Vers une fonte irréversible de l’Antarctique assortie d’une montée des océans?

Le réchauffement climatique pourrait entraîner une fonte irréversible de l’Antarctique, selon une récente étude. Un phénomène qui pourrait causer une élévation du niveau des océans, menaçant certaines villes côtières.

La fonte de l’Antarctique pourrait être un processus irrévocable, rapporte l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam dans un communiqué. Une récente étude publiée dans la revue Nature suggère en effet que la calotte glacière de l’Antarctique pourrait continuer de fondre, même si les températures venaient à redescendre.

Selon ce phénomène, qualifié d’hystérésis, certains seuils de températures ne pourront être franchis sans que cela n’entraîne des conséquences irréversibles. Ainsi, à partir de 2 degrés au-delà des températures de l’ère pré-industrielle, l’Antarctique deviendra instable et entrera dans un processus d’«effondrement partiel». Entre 6 et 9 degrés, une perte de plus de 70% du volume de glace actuel est à craindre. Alors qu’à plus de 10 degrés au-delà des niveaux pré-industriels, l’Antarctique s’engagera dans un mécanisme de fonte totale et irrémédiable.

«Nos simulations montrent qu’une fois fondu, il ne reviendra plus à son état initial même si les températures finissent par redescendre. En effet, les températures devraient revenir aux niveaux pré-industriels pour permettre son rétablissement complet -un scénario hautement improbable», explique encore Anders Levermann, co-auteur de l’étude dans ce communiqué.

Montée du niveau de la mer

La fonte de l’Antarctique aura un impact sur le niveau des océans, ajoutent encore les scientifiques.

Ainsi, un réchauffement général de la température de deux degrés peut provoquer un écoulement accéléré des glaces dans l’océan, entraînant à terme une élévation du niveau de la mer de 2,5 mètres. Avec un réchauffement de 4 degrés, elle atteindrait 6 mètres. Un phénomène qui pourrait pour finir menacer certaines villes côtières, précisent les scientifiques qui tirent la sonnette d’alarme.

«Le sort de l’Antarctique est donc vraiment entre nos mains -et avec lui, celui de nos villes et sites culturels à travers le monde , de la Copacabana de Rio de Janeiro à l’Opéra de Sydney», déclare ainsi Ricarda Winkelmann, auteur de l’étude.

Les scientifiques concluent leur propos en insistant sur l’importance de l’Accord de Paris sur le climat, visant à maintenir le réchauffement climatique en dessous de deux degrés.

Par Florent Zephir © CC0 / Joe Mastroianni / Lac Fryxell

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