Saut: Les cavaliers se ruent vers le premier concours à Grimaud pour sortir de la crise

Champions olympiques, champions du monde ou numéro un mondial: Tous les meilleurs cavaliers se sont précipités à Grimaud (Var) pour le premier concours de saut d’obstacles post-confinement, l’Hubside Jumping, en espérant se remettre en selle, sportivement et financièrement.

« Il n’y a pas beaucoup de compétitions, on a la chance d’avoir ce concours pour remplir les caisses de nos écuries de concours qui souffrent pas mal dans cette période », explique à l’AFP le N.1 mondial, le Suisse Steve Guerdat.

« J’ai ma propre structure et 85% des revenus proviennent des gains de concours. C’est une année presque blanche pour le moment, les 30 chevaux que j’ai sont encore là, et j’ai 10 employés », poursuit-il.

Dimanche, il s’alignera sur le Grand Prix 5 étoiles (le plus haut niveau de difficultés) dont la dotation est de 200.000 euros, dont 25% au vainqueur.

« C’est une opportunité fantastique », souligne la championne olympique américaine 2008, Laura Kraut, qui a vécu le confinement en Europe, dans sa ferme anglaise. « Je suis tellement heureuse ! A cette période de l’année, c’est rare d’avoir autant de top riders ».

« Aujourd’hui, on a 22 des 30 premiers cavaliers du monde, quelques-uns sont restés aux Etats-Unis », détaille Denis Monticolo, qui oeuvre à l’organisation et qui a dû refuser du monde: « C’est triste de dire non; il a parfois fallu dire non à des cavaliers exceptionnels. Nous sommes limités à 50 cavaliers pour le concours 5 étoiles, et là on a eu le double, voire le triple de demandes ».

– ‘Plus exactement le même sport’ –

L’Hubside Jumping de Grimaud a été créé il y a 3 ans et propose un concours 5 étoiles pour la première fois cette année. L’organisateur s’est battu pour faire exister l’événement alors que la grande majorité des compétitions ont été annulées. Et d’autres annulations continuent de tomber pour cette fin d’année mais aussi pour des épreuves prévues en janvier et février.

« Ca fait du bien », glisse le champion olympique français 2016, Kevin Staut. Il y a eu l’arrêt du fonctionnement des centres équestres et aussi la partie événementielle. C’est très compliqué et ça va le rester ».

« Tout le monde a été affecté, individuellement chacun essaie de gérer au mieux financièrement. Mais sans les compétitions, ça a été difficile pour les écuries axées sur le haut niveau », relève-t-il.

Le cavalier remarque que, le concernant, « le cheval n’a pas été le premier sacrifice financier » de la part des propriétaires. « Les propriétaires continuent à assumer cette partie sportive et ne sont pas effrayés que la saison 2020 soit presque blanche. Mais des événements 5 étoiles comme à Grimaud, il va y en avoir très peu ».

Et le Français va plus loin. « On va avoir une saison hivernale très difficile à gérer avec la crainte de la nouvelle vague, il va y avoir des organisateurs qui ne vont pas vouloir prendre le risque de maintenir les événements ».

« A quoi va ressembler le saut d’obstacles demain, il va falloir qu’il y ait des réflexions, y aura-t-il le même nombre de concours, faut-il réduire pour rendre ça plus lisible? Il va y avoir des changements, je ne sais pas lesquels mais on aura plus exactement le même sport », confie-t-il.

Le cavalier suisse Steve Guerdat sur son cheval Venard de Cerisy au Real Club de Polo de Barcelone (Espagne) le 6 octobre 2019 – AFP/Archives / PAU BARRENA

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