Résurrection à Paris du 104, pompes funèbres devenues lieu de vie artistique


Abattre les cloisons entre les disciplines, de même qu’entre les artistes et le public: telles sont les ambitions du 104 (ou CENTQUATRE), anciennes pompes funèbres municipales devenues le nouvel établissement artistique de la ville de Paris, qui sera inauguré samedi. »Usine à deuil » pendant près de 125 ans, le CENTQUATRE revit dans un bâtiment du XIXe arrondissement à l’allure de cathédrale industrielle de verre, de pierre et de métal, entièrement réhabilité moyennant 27 mois et… 104 millions d’euros de travaux. La ville a souhaité faire naître un lieu de création de 40.000 m2 d’un genre nouveau, brassant les genres sans hiérarchie (arts plastiques, musique, danse, théâtre, vidéo…) et ouvert à la population. « Pour nous, un nouveau lieu d’art ne pouvait être un théâtre ou un musée car notre goût nous fait aller de l’un à l’autre », explique à la presse Robert Cantarella, l’un des deux directeurs du CENTQUATRE avec Frédéric Fisbach, qui est comme lui un metteur en scène de théâtre exigeant. « Nous voulons changer les modes de production de l’art en France, « détourner » le public, lutter contre les a priori et les niches dans un pays qui veut tout classer », poursuit-il. Comme pour symboliser cette circulation entre les arts et ce nouveau rapport à la population, le lieu a été conçu par les architectes de l’Atelier Novembre comme un passage — entre le 104 rue d’Aubervilliers et le 5 rue Curial — que les piétons pourront emprunter librement de 11h00 à 23h00. De part et d’autre de cette impressionnante travée de 221 mètres de long ont été aménagés 18 ateliers d’artistes, ainsi que deux salles de 200 et 400 places. Ces « outils de travail » accueilleront en permanence, pour des résidences allant de deux à douze mois en moyenne, quelque 200 artistes qui n’auront qu’une obligation ou presque: ouvrir régulièrement leurs ateliers au public, à des tarifs accessibles (3 ou 5 euros). Le 104 sera subventionné par la ville à hauteur de 8 millions d’euros par an. A charge pour les directeurs de trouver 30% de leur budget ailleurs. La billetterie étant vouée à rester modeste, le 104 parie sur le mécénat et la location d’espaces (anciennes écuries notamment) pour des événements d’entreprise. Source: www.wana.ma

%d blogueurs aiment cette page :