Microsoft a fait face à un nouveau « bug de l’an 2000 »

Microsoft a publié un correctif pour son serveur de messagerie Exchange. Celui-ci refusait d’envoyer des e-mails, à cause d’un bug lié à la nouvelle année. Une situation qui rappelle celle du « bug de l’an 2000 ».

Les équipes de Microsoft ont dû s’employer à corriger un bug assez similaire à celui de l’an 2000, qui s’est produit sur Exchange. Le serveur de messagerie a eu du mal à encaisser le passage à la nouvelle année, rapporte le géant américain dans un communiqué.

Les versions 2016 et 2019 d’Exchange ont en effet eu tendance à bloquer les e-mails en file d’attente. Un bug dû au moteur d’analyse antivirus, qui ne pouvait vérifier la date de certains fichiers, n’étant pas programmé pour comprendre la valeur associée au 1er janvier 2022.
Un relatif soulagement pour Microsoft qui avait d’abord craint une faille de sécurité dans son système antivirus.

« Nous avons résolu le problème provoquant le blocage des messages dans les files d’attente d’Exchange Server 2016 et 2019. Le problème est lié à un échec de la vérification de la date, à cause du changement d’année et non à une défaillance du moteur anti-virus lui-même […] Ce n’est pas un problème lié à la sécurité », explique ainsi Microsoft dans son communiqué.

Le géant informatique a finalement trouvé une solution pour fixer le bug, qui demande cependant l’intervention de l’utilisateur. Celui-ci a le choix entre télécharger un script d’automatisation ou restaurer le service manuellement.

Bug de l’an 2000

Cette erreur n’est pas sans rappeler les inquiétudes ayant entouré le passage informatique à l’an 2000. De nombreux observateurs avaient alors craint que cette entrée dans le XXIe siècle n’handicape les systèmes informatiques, dont certains ne codaient les dates qu’avec deux chiffres, par exemple 99 pour 1999. Le passage en 2000, soit 00, aurait ainsi pu être interprété comme un retour à 1900 par certains ordinateurs.

Des moyens colossaux avaient alors été mis en œuvre pour assurer la compatibilité des systèmes, à coups de correctifs ou d’investissements dans de nouveaux programmes. La facture mondiale a finalement été évaluée à 250 milliards de dollars par l’institut d’étude américain IDC. Le groupe Gartner Group donne lui une fourchette comprise entre 300 et 600 milliards de dollars.Le passage à l’an 2000 s’est finalement déroulé sans accroc majeur, si ce n’est en Bourse, où la psychose collective a entraîné quelques chutes vertigineuses. L’action IBM avait notamment dévissé de 20% en une journée, fin octobre 1999, du jamais vu depuis une dizaine d’années.Le calvaire financier s’était d’ailleurs prolongé tout au long de l’année 2000 pour le secteur des hautes technologies, avec l’éclatement de la bulle Internet.

Florent Zephir

%d blogueurs aiment cette page :