Les plaintes contre le gouvernement se multiplient en France

Les plaintes pour non-assistance à personne en danger visant des membres du gouvernement se multiplient en France où la gestion de la crise liée à l’épidémie de coronavirus, qui a fait plus de 1.300 morts, fait l’objet de critiques grandissantes de la part de l’opposition.

Dernière procédure judiciaire en date, l’annonce par une avocate du barreau de Nîmes du dépôt d’une plainte pénale contre le Premier ministre Édouard Philippe et la Garde des sceaux, Nicole Belloubet au nom de 31 détenus incarcérés dans des prisons du sud de la France. 

Me Khadija Aoudia, qui a annoncé avoir saisi la Cour de justice de la République, estime qu’à l’exception de la suspension des parloirs, aucune mesure n’a été mise en place pour protéger les détenus et le personnel face à ce virus qui a contaminé à ce stade dix détenus selon les autorités. 

Cette plainte s’ajoute à une poignée d’autres qui, selon plusieurs médias, auraient été reçues par la CJR ces derniers jours et qui ciblent Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran, entre autres pour mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire, ou non-assistance à personne en danger. 

Mise en ligne samedi dernier, une pétition en soutien à une plainte déposée par un collectif de plus de 600 médecins a quant à elle d’ores et déjà recueilli plus de 200.000 signatures. 

Les médecins à l’origine de la plainte accusent le Premier ministre et Agnès Buzyn de “mensonge d’Etat” et de ne pas avoir “agi suffisamment tôt ni pris les bonnes mesures, notamment le stockage de masques et la mise en place de tests systématiques”. 

RENDRE DES COMPTES 

Des accusations relayées par une partie de l’opposition politique à l’image de la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen qui a estimé qu’Agnès Buzyn serait “probablement amenée à donner des explications à la CJR”. 

Sur proposition de son président Damien Abad, les députés Républicains ont de leur côté annoncé leur intention de créer à l’automne une commission d’enquête parlementaire afin de faire la lumière sur d’éventuels dysfonctionnements. Une idée appuyée par Gérard Larcher, le président du Sénat où la droite est majoritaire. 

“Il faut tirer les leçons de cette crise et ça passe par une commission d’enquête”, a-t-il dit mercredi sur France Inter. 

A l’Assemblée, la conférence des présidents a acté mardi la mise en place d’une mission d’information sur la gestion de l’épidémie. Présidée par le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, elle devrait contrôler chaque semaine les mesures prises par le gouvernement. 

Le député de La France insoumise Eric Coquerel a dit jeudi à Reuters que cette mission devrait “impérativement se transformer en commission d’enquête”. Pour le député socialiste Boris Vallaud, interrogé par Reuters, “le contrôle parlementaire est une nécessité pour comprendre et tirer des leçons”. 

Face à cette perspective, l’exécutif se dit prêt à “rendre des comptes”. 

“Cela ne m’inquiète pas parce que je crois que nous avons, avec beaucoup de professionnalisme, de détermination et de gravité, regardé cette crise en face”, a déclaré lundi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, et “nous avons pris nos responsabilités”. 

“C’est normal qu’on puisse rendre des comptes et c’est normal qu’une commission parlementaire interroge le processus de cette crise”, a-t-elle dit sur CNews. “Nous serons évidemment prêts à y répondre, ça fait partie du jeu démocratique”. 

Marine Pennetier et Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault


Les plaintes pour non-assistance à personne en danger visant des membres du gouvernement se multiplient en France où la gestion de la crise liée à l’épidémie de coronavirus, qui a fait plus de 1.300 morts, fait l’objet de critiques grandissantes de la part de l’opposition. Dernière procédure judiciaire en date, l’annonce par une avocate du barreau de Nîmes du dépôt d’une plainte pénale contre le Premier ministre Édouard Philippe et la Garde des sceaux, Nicole Belloubet au nom de 31 détenus incarcérés dans des prisons du sud de la France. /Photo prise le 24 mars 2020/REUTERS/Ludovic Marin

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