
Elle a porté sa création jusqu’à en devenir sa toute première maire élue : Fanny Lacroix, 35 ans, voit grand pour Châtel-en-Trièves, commune nouvelle iséroise de 500 habitants née de la fusion salvatrice de deux villages menacés par la désertification.
L’union n’avait pourtant rien d’évident. Les deux villages, Saint-Sébastien et Cordéac, cultivaient une vieille rivalité, après une scission entre protestants et catholiques il y a 150 ans.
Avant la fusion, « tout se faisait autour des familles, des clans, c’était mortifère », confie à l’AFP Jean-Pierre Agresti, ancien maire de Saint-Sébastien et actuel premier adjoint de la commune nouvelle.

AFP / PHILIPPE DESMAZES
En janvier 2017, le mariage est voté à l’unanimité par les élus, mais sans référendum, de crainte d’un blocage des habitants. « Alors on s’est demandé, est-ce qu’il va y avoir une sanction » lors des municipales, raconte Fanny Lacroix. Son élection au premier tour la rassure dans son « entière légitimité ».
Une même urgence semble avoir rapproché les villageois : lutter contre la désertification. A Saint-Sébastien, le centre dépérissait. A Cordéac, l’école primaire allait fermer, faute d’écoliers.
La maire de Chatel-en-Trieves, Fanny Lacroix, le 11 juin 2020, sur la commune – AFP / PHILIPPE DESMAZES