Parents confinés au bord de la crise de nerfs? Une aide au bout du fil

« J’ai hurlé sur ma fille, j’ai foncé dans la douche et là, j’ai pleuré »: pour les parents qui craquent après des semaines de confinement en famille, plusieurs lignes d’appel distillent écoute et assistance.

Malgré sa maison avec jardin, le confinement pèse et le stress monte: Julie est la seule de son bureau à être en arrêt pour garder ses enfants, « avec l’impression de prendre du retard et de pas foutre grand chose ».

« Cet appel, ça m’a sauvé », témoigne Julie, qui a perdu son calme, un matin, avec son fils de 5 ans et sa fille de 3 ans, après le départ au travail de son compagnon.

Sa fille « ne fait plus la sieste, et c’est super dur ». Un détail met le feu aux poudres : « Elle voulait faire de la peinture, alors que j’avais pas rangé le petit déj’, pas pris ma douche… alors j’ai craqué, j’ai hurlé ».

« Je les ai fait monter dans leur chambre et j’ai pleuré. J’avais besoin de décharger mais comment faire? Appeler mes parents? Ils ne comprendraient pas. Mes collègues, mes amis? Ils étaient avec leurs enfants ou au travail ».

Julie compose finalement le numéro de SOS Parentalité (0974 763 963, non-surtaxé), qui existe depuis déjà deux ans: au bout du fil, la personne « était très douce, dans la bienveillance… Elle m’a fait parler, m’a posé des questions pour me faire réfléchir. Quand j’ai raccroché, je me sentais plus légère ».

Des lignes d’appel sont mises en place pour aider les parents au bord de la crise de nerfs – AFP/Archives / Josep LAGO

– « Pas d’échappatoire » –

Avec le confinement, d’autres initiatives ont vu le jour, au niveau national, comme le numéro vert « Allô Parents Confinés » de l’Ecole des parents (0805 382 300), ou local, comme la ligne mise en place par la ville du Cannet (Alpes-Maritimes).

« On a entre 20 et 50 appels par jour. Mais ça grossit et ça grossit », explique la directrice de la Fédération de l’Ecole des parents, pionnière du soutien à la parentalité, Alexandra Christides.

« Cet appel, ça m’a sauvé », témoigne Julie, qui a perdu son calme, un matin, avec son fils de 5 ans et sa fille de 3 ans, après le départ au travail de son compagnon.

Malgré sa maison avec jardin, le confinement pèse et le stress monte: Julie est la seule de son bureau à être en arrêt pour garder ses enfants, « avec l’impression de prendre du retard et de pas foutre grand chose ».

Sa fille « ne fait plus la sieste, et c’est super dur ». Un détail met le feu aux poudres : « Elle voulait faire de la peinture, alors que j’avais pas rangé le petit déj’, pas pris ma douche… alors j’ai craqué, j’ai hurlé ».

« Je les ai fait monter dans leur chambre et j’ai pleuré. J’avais besoin de décharger mais comment faire? Appeler mes parents? Ils ne comprendraient pas. Mes collègues, mes amis? Ils étaient avec leurs enfants ou au travail ».

Julie compose finalement le numéro de SOS Parentalité (0974 763 963, non-surtaxé), qui existe depuis déjà deux ans: au bout du fil, la personne « était très douce, dans la bienveillance… Elle m’a fait parler, m’a posé des questions pour me faire réfléchir. Quand j’ai raccroché, je me sentais plus légère ».

– « Pas d’échappatoire » –

Avec le confinement, d’autres initiatives ont vu le jour, au niveau national, comme le numéro vert « Allô Parents Confinés » de l’Ecole des parents (0805 382 300), ou local, comme la ligne mise en place par la ville du Cannet (Alpes-Maritimes).

« On a entre 20 et 50 appels par jour. Mais ça grossit et ça grossit », explique la directrice de la Fédération de l’Ecole des parents, pionnière du soutien à la parentalité, Alexandra Christides.

Avec le confinement, le temps d’écoute « peut atteindre 30 minutes à plus d’une heure »: les angoisses liées au confinement, au virus, à l’école à la maison, nourrissent nombre d’appels, avec des facteurs aggravants comme la monoparentalité, les logements exigus ou la précarité.

« Les parents s’aperçoivent qu’on n’est pas faits pour vivre 24 heures sur 24 avec les enfants… Et inversement ! », constate le psychologue Nicolas Peraldi, un des professionnels qui répond à ce numéro.

« Les parents n’ont plus d’échappatoire, pas la possibilité de dire +je vais au boulot, je reviendrai ce soir et ça ira mieux+ », note-t-il. Certains sombrent dans une « vraie détresse ».

Spécialisée dans l’éducation non-violente, Eve Feinblatt est l’une des 120 personnes qui décroche le téléphone de « SOS Parentalité, 15 minutes pour relâcher la pression ».

« Les parents se sentent à bout, démunis, leur réservoir affectif est vide. lls saturent, sans pouvoir se poser », témoigne-t-elle. Sans compter la pression de la « continuité pédagogique » qui peut rendre les situations « explosives ».

– Rire et jeu –

Au téléphone, les parents vident leur sac, puis l’écoutante peut explorer quelques pistes simples et « non-punitives » pour se ressourcer et se reconnecter malgré le confinement: regarder une série, prendre un bain ou encore faire un jeu ensemble sans forcément finir les devoirs…

Pour certains, les tensions vont se relâcher avec un « jeu-écoute », un quart d’heure totalement dédié à l’enfant, « maître du jeu », qui définit comme il le veut l’activité et sa règle.

Fondatrice entre autres de l’Observatoire de la non-violence éducative et d’un réseau qui accompagne parents et professionnels, Parentalité créative, Catherine Dumonteil-Kremer est la clé de voûte de cette ligne d’écoute bénévole, ainsi que d’un groupe d’entraide réunissant 11.000 parents sur Facebook.

Elle fourmille d’idées pour évacuer le trop-plein, en hurlant dans un coussin ou dans l’habitacle de sa voiture… « Le rire et le jeu sont aussi une option qui permet de repartir avec une énergie renouvelée, (…) plutôt que de répéter +fais pas ci, fais pas ça+ »…

Travaux pratiques avec le karaté-chaussettes, idéal pour se défouler dans un appartement trop petit: réunis sur un lit, les combattants doivent réussir à attraper les chaussettes de leur adversaire, sans perdre les leurs…


Les parents qui craquent à cause du confinement ont la possibilité d’appeler des lignes dédiés – AFP/Archives / LOIC VENANCE

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