L2: Dunkerque et Pau, le défi de passer pros à l’heure du coronavirus

Bienvenue chez les grands: Dunkerque et Pau, promus en Ligue 2 au terme d’une saison écourtée par la pandémie de Covid-19, ont engagé leur mue vers le professionnalisme. Mais le coronavirus, source d’incertitudes pour la billeterie ou les travaux des stades, complique cette métamorphose…

La marche entre le National et la L2, déjà très haute, sera cette année encore plus difficile à gravir pour les deux promus qui ont de nombreux points communs: nouvel entraîneur, moyens limités, stade en travaux et aucune expérience récente à ce niveau.

Si le club nordiste a déjà connu l’antichambre de l’élite, notamment de 1966 à 1996, la formation béarnaise va, elle, découvrir cet été le monde professionnel.

Le PFC et l’USLD, qui devraient disposer des deux plus petits budgets de L2 avec respectivement 6,5 et 7,5 millions d’euros, ont joué la prudence pour préparer la prochaine saison.

« On a construit notre budget en partant du principe que les neuf premiers matches à domicile seront à huis clos pour les spectateurs et loges », a expliqué à l’AFP le président dunkerquois Jean-Pierre Scouarnec.

Les Palois, vainqueurs de Bordeaux en Coupe de France au Stade du Hameau à Pau, le 16 janvier 2020, vont défendre leurs couleurs en Ligue 2
AFP/Archives / GAIZKA IROZ


– « Partir sur la plus basse hypothèse » –

« Nous avons pris le parti de partir sur la plus basse hypothèse, d’une répartition des droits télé identique à celle de la saison 2019-2020 avec une enveloppe (totale) de 110 millions d’euros qui nous permettrait de toucher 4 millions », détaille son homologue palois Bernard Laporte-Fray. » S’ajoutent 2,5 millions liés au marketing et aux recettes de billetterie, ce qui est au niveau de notre budget en National. »

Sur le plan des partenaires, les effets du coronavirus ne se font pour l’heure pas trop sentir. A Pau, aucune défection n’a été enregistrée et le club revendique la signature d’un contrat avec un nouveau partenaire maillot, tandis qu’à Dunkerque, aucun sponsor ne s’est désengagé même si certains, affectés par l’incertitude économique, tardent à renouveler leur partenariat.

Une autre question paraît plus brûlante: les deux clubs sont lancés dans une course contre la montre pour que leur stade soit homologué pour la L2.

Avec une tribune flambant neuve livrée en février dernier, l’USLD devrait débuter la saison dans son stade Marcel-Tribut (2.500 places): « À cause du Covid, il n’est pas encore prêt car on est tributaire du retard des entreprises. Mais on est en bonne voie », souligne auprès de l’AFP Edwin Pindi, le directeur général nordiste.

Le PFC, lui, devra jouer au Stade du Hameau (18.000 places), antre habituelle des rugbymen de la Section paloise, au moins jusqu’à la trêve hivernale, et espère intégrer son Nouste Camp agrandi à 4.000 places début 2021.

– Recrutement bien avancé –

Reste aussi à rebâtir les effectifs.

Pau et Dunkerque ont bien avancé sur leur recrutement: les deux clubs ont d’abord changé d’entraîneur, Didier Tholot remplaçant Bruno Irles dans le Béarn, tandis que Fabien Mercadal a succédé à Claude Robin sur la Côte d’Opale. Et les deux formations ont enregistré plusieurs arrivées.

« Le Covid a eu un impact car on ne savait pas si on allait reprendre », fait valoir Edwin Pindi. « Le recrutement est en bonne voie mais on veut prendre notre temps pour faire des retouches. Il faut viser juste car on ne peut pas se permettre de se tromper. »

Le président palois, qui a l’habitude d’aller repérer des joueurs au Sénégal, où il a des attaches, a lui aussi fait les frais du coronavirus car il n’a pas pu s’y rendre en avril comme habituellement.

Toutefois, malgré les difficultés liées à la crise sanitaire, Pau et Dunkerque semblent armés pour affronter le long combat qui les attend. Il ne leur reste désormais que six semaines pour peaufiner leur plan de bataille, avant la reprise de la Ligue 2 prévue le week-end du 22 août.

Les joueurs de Dunkerque, ici lors d’un match de Coupe de France à domicile, le 7 janvier 2018, sont promus en Ligue 2 – AFP/Archives / FRANCOIS LO PRESTI

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